Callune

La callune nous enchante avec ses jolies fleurs colorées dès le mois de juillet. Il est fréquent de rencontrer cette charmante plante sur sols sableux et maigres où ses fleurs nourrissent de nombreux insectes.

Bien que la callune (Calluna vulgaris) fasse partie des éricacées (Ericaceae), elle n'appartient pas au genre des ericas comme la bruyère des neiges ou celle de la Toussaint, mais forme un genre autonome (Callune). Il existe dans l’ensemble plusieurs centaines de variétés de callunes, se déclinant en de multiples couleurs. Une forme particulière est surtout appréciée : la bruyère commune. Contrairement aux autres membres de sa famille, ses fleurs restent au stade de boutons. L’avantage est qu’elle ne fleurit pas, ce qui permet de profiter durant tout l’hiver de ses jolis boutons hauts en couleur. Son seul inconvénient est que les abeilles et autres auxiliaires ne tirent aucun bénéfice de cette belle plante. La callune est, elle, bien plus généreuse, car elle leur fournit même à l’automne une précieuse nourriture.

La callune est surtout endémique de l’Europe centrale et de l’Europe du Nord. En pleine nature, elle déploie ses charmes jusqu’à plus de 2,000 m d’altitude. Elle est également fréquente à haute latitude, le meilleur exemple en étant la bruyère de la lande de Lüneburg en Allemagne. Cet arbuste nain était probablement utilisé jadis pour balayer, d’où son nom vernaculaire de bruyère à balais. Aujourd’hui, elle orne au contraire nos jardins et balcons. Elle est particulièrement durable : sous réserve de bons soins, elle peut vivre jusqu’à 40 ans.

La callune apprécie surtout les expositions ensoleillées bien qu’elle tolère sans problème la mi-ombre. Elle est plus exigeante en matière de sol. Il ne doit pas être trop riche et être bien drainé. Comme elle pousse à l’état naturel sur sols tourbeux, elle préfère une terre acide. Le pH doit être inférieur à 6,5. Pour cette raison, il est conseillé d’utiliser un substrat spécial pour plantes acidophiles. Mélangez une portion de sable au terreau pour aérer le sol et mieux le drainer. Votre callune ne s’en portera que mieux.

Cet arbuste nain pousse de préférence en isolé au jardin, mais il apprécie aussi le voisinage direct d’autres plantes acidophiles telles que le rhododendron. Son association avec du romarin, du genévrier ou des pins nains, est du plus bel effet.

La callune est une plante à croissance très lente. Il faut faire preuve de patience dès le semis, car de nombreuses années peuvent s’écouler avant que les graines ne se transforment en plante. Il est donc bien plus rentable de l’acheter directement comme petit arbuste et de la planter en fin d’été ou à l’automne. Avant plantation, il faut l’arroser de fond en comble. Bassinez la motte dans un seau d’eau, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles d’air qui s’en dégagent. Laissez une distance suffisante entre chaque plante, équivalente à la taille d’un sujet adulte.

Cette éricacée fait également beaucoup d’effet sur le balcon. Si elle ne doit y rester que durant une seule saison, un terreau universel ou pour plantes en bac suffit, car la callune ne pousse de toute façon quasiment plus à l’automne. Si vous souhaitez en profiter plus longtemps, nous vous conseillons d’utiliser un terreau spécial plantes de terre de bruyère.

La callune supporte mal la sécheresse. Elle apprécie l’humidité constante. Il est impératif de l’arroser en été s’il ne pleut pas pendant des jours. Ce sont surtout les callunes cultivées en pot ou en jardinières qui risquent de se dessécher. . Pour l’arrosage, privilégiez l’eau de pluie ou de l’eau ayant décanté, car la callune redoute le calcaire. Si vous avez oublié de l’arroser et qu’elle s’est desséchée, il est encore possible de la sauver en la bassinant dans un seau d’eau. La soif de la callune est étanchée lorsqu’il n’y a plus de bulles d’air qui remontent, et on peut alors espérer qu’elle soit sauvée.

Mais la callune est également très sensible à l’humidité stagnante. Avant de l’arroser, vérifiez avec votre doigt le niveau d’humidité de la terre pour vérifier si un arrosage est pertinent ou non.

Comme toutes les autres éricacées, la callune n’est pas une plante très gourmande. L’apport d’un engrais longue durée au printemps ou de compost suffit à la nourrir. Il est important de prêter attention aux besoins de la callune. Elle apprécie les nutriments spéciaux comme ceux dont ont besoin les autres plantes de terre de bruyère. Un engrais pour rhododendrons et hortensias est par conséquent particulièrement bien adapté à la callune.

Sa rusticité fait de la callune un classique absolu de la saison froide. Ce n’est que par températures glaciales de moins dix degrés voire moins, qu’il faut la protéger avec un peu de feuilles. Si elle est en pot, ses racines seront cependant moins bien protégées du gel. Car le volume de terre qui protège la motte contre ce dernier est plus restreint. C’est pourquoi il est préférable de déplacer le pot à un endroit abrité, par précaution, par exemple contre un mur de maison et de l’emmitoufler dans du non-tissé ou une vieille couverture. Cette mesure est également utile contre ce que l’on appelle la dessiccation hivernale. Car les dégâts subis par une callune en hiver sont fréquemment dus à un manque d’humidité plutôt qu’au froid. La raison en est la combinaison d’un gel persistant et de soleil, qui provoque le gel du sol. La callune ne peut plus absorber d’eau par les racines et se dessèche alors.

Une taille annuelle est décisive pour que votre callune fleurisse encore superbement même après plusieurs années. Le moment opportun pour ce faire est au printemps avant le débourrement de la plante. Rabattez les vieilles tiges de moitié environ à l’aide d’un sécateur acéré. Veillez impérativement à ne pas tailler les tiges déjà lignifiées, au risque que la callune ne bourgeonne pas.

La callune est une plante vraiment robuste. Dans un environnement constamment humide, la pourriture grise peut néanmoins se propager. Celle-ci concerne surtout les feuilles basses de la plante. Si vous détectez cette maladie sur votre callune, éliminez les parties attaquées et mettez-les à la poubelle pour éviter toute propagation ultérieure. Il est aussi possible d’utiliser un produit phytosanitaire.

Une fertilisation excessive de la callune augmente les risques d’infestation par les pucerons et les araignées rouges. Ces dernières peuvent être de plus supprimées à l’eau. Si ces coupables sont particulièrement coriaces, utilisez un produit phytosanitaire.